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Le 18 mai 2005

A MADAME OU MONSIEUR

LE PRESIDENT

DU TRIBUNAL D’INSTANCE

DE VERSAILLES

AUDIENCE DU 31 MAI 2005 à 14h

RG N° 11  05-000584

CONCLUSIONS

POUR                  Syndicat SUD Renault

1 avenue du Golf

78288 Guyancourt Cedex

API MOD 023

 DEFENDEUR      Représenté par Monsieur Alain Martinez

CONTRE             La Société RENAULT SAS

Établissement de Guyancourt-Aubevoye

1 avenue du Golf

78288 Guyancourt Cedex

 


PLAISE AU TRIBUNAL

A - Rappel des faits et de la procédure

Mandature 2001/2003

1/ Notre syndicat SUD en date du 17 octobre 2000 avait déposé une requête, devant votre tribunal, en ce qui concerne les élections des délégués du personnel qui devaient avoir lieu le 7/12/2000.

2/ Par un jugement en date du 21 novembre 2000, vous aviez nommé en qualité d’expert Monsieur Jean Hamon qui permit la conclusion d’un protocole d’accord à l’amiable. Ce protocole en ce qui concerne le personnel détaché ou mis à la disposition de l’entreprise prévoyait que ces salariés devaient compter une présence au sein de la société Renault de 12 mois au cours des 15 derniers mois pour être électeurs.

Monsieur l’expert a pris cette période parce que chaque année, le nombre de sous-traitants diminue pour le mois d’août.

3/ Notre syndicat SUD s’est désisté de l’acte introductif du 17 octobre 2000, ceci constaté par votre tribunal en date du 17 mai 2001. Suite à un protocole préélectoral à l’amiable, les élections CE et DP ont eu lieu le 7 juin 2001.

 

Mandature 2003/2005

1/ En ce qui concerne les élections des délégués du personnel et du comité d’établissement de mars 2003, la direction Renault de Guyancourt-Aubevoye s’appuyant sur une charte signée le 29/11/2002 par 4 organisations syndicales au niveau central Renault essaie de minimiser le nombre de sous traitants, SUD conteste une nouvelle fois la prise en considération des salariés des entreprises extérieures.

2/ Votre tribunal a ordonné (jugement du 28 février 2003) que les travailleurs mis à disposition par une entreprise extérieure doivent être pris en compte dans l’effectif de l’entreprise au prorata de leur temps de présence dans celle-ci au cours des 12 mois précédents le scrutin.

Votre tribunal a ordonné que seront inclus dans les effectifs les salariés mis a la disposition par les entreprises extérieurs et exercent une activité non seulement de production mais également de fonctionnement pour autant que cette participation ne soit ni ponctuelle ni exceptionnelle.

3/ En date du 27 mai 2003 notre syndicat conteste une nouvelle fois le mode de contrôle du nombre des entreprises sous-traitantes et par là même le nombre de salariés. Pour mémoire un document de la direction annonce 475 entreprises. Celle-ci nous en communique 319, et nous affirme que seulement 273 ont répondus à sa demande.

En date du 30 mai 2003, votre tribunal déboute les prétentions du syndicat SUD.

4/ Comme indiqué dans le jugement du 30 mai  2003, la direction a organise la tenue d’une commission de travail paritaire. Deux réunions se sont tenues pour le suivi des effectifs prestataires, le 14/10/2003 et le 17/11/2003. A part le formel de la réunion, en aucune manière la direction n’a donnée les éléments qui permettent aux organisations syndicales de vérifier la véracité des éléments fournis par la direction.

Mandature 2005/2007

1/ Les 1er avril et le 19 avril 2005, se sont tenues les réunions de négociations  des protocoles préélectoraux. Les syndicats CFDT, CFE CGC, CFTC ont accepté de signer ces protocoles. En revanche les syndicats FO, CGT et SUD se sont opposés à toute signature. Ces syndicats contestent tant la méthode de décomptes des effectifs des entreprises extérieures que leur répartition au sein des collèges électoraux.

2/ Devant la montée des non signataires, la direction choisit d’ester en justice pour faire officialiser sa méthode de calcul incontrôlable par les organisations syndicales et de ce fait, reporter les élections.

B – Discussion

La direction a fait le choix de l’employabilité de la sous-traitance. La direction Renault marche en permanence sur la ligne de la légalité. Pour faire croire qu’elle respecte les règles elle donne comme directive à toutes les hiérarchiques  qui utilisent des salariés des entreprises prestataires de « supprimer tous signes extérieurs d’intégration des prestataires chez Renault ».

Cette politique conduit donc la direction à faire en sorte que les éléments de contrôle des entreprises sous-traitantes, ainsi que les salariés qui les composent, ne puissent pas être contrôlés.

Au terme des deux réunions du 14/10 et 17/11/2003, la direction affirme que les principes suivants ont été dégagés ; « l’élaboration de la liste exhaustive des sociétés extérieures intervenant sur l’Etablissement serait confié à la direction des achats et au chef de projet Sous Traitance de l’Ingénérie Véhicule et de l’Etablissement du Technocentre, et ce, en concertation avec le service qui gère les plans de prévention . Cette liste serait mise à la disposition des organisations syndicales qui pourraient la consulter ». A lire la direction, le Chef de Projet Sous Traitance de l’Ingénérie Véhicule et la Direction des Achats seraient des personnes indépendantes de la direction Renault.

« Les sociétés sous traitantes seraient contactées par la Direction de l’Etablissement sur une liste établie par la direction des Achats, afin de donner les informations utiles concernant leurs salariés présents sur l’établissement du Technocentre, c’est-à-dire, leur nom, leur statut et leur temps de présence. Les réponses apportées par ces sociétés seraient mises à la disposition des organisations syndicales ». Là encore, aucun contrôle possible de la véracité des pièces fournies (voir mandature 2003/2005 chapitre 3).

D’autre part, la direction dit : « cette information est donnée grâce à l’utilisation d’un logiciel informatique la G.A.C (gestion administration centralisée) qui permet de gérer l’implantation physique et géographique de l’ensemble des personnes physiques présentes sur l’établissement du Technocentre (salariés de l’entreprise, salariés d’autres établissements en mission, salariés des sociétés extérieures ». Là encore seule la direction a accès à ces données, elle refuse de donner aux organisations syndicales la possibilité de vérifier ces données.

La direction affirme que ces principes directeurs ont été jugés suffisants. Il est clair qu’un certains nombre d’organisations syndicales ont fait des propositions qui, bien entendu ont été écartées par la direction. Donc, c’est pour cela que trois organisations syndicales n’ont pas signé les protocoles.

 Dans l’organisation de l’établissement aucune personne ne peut rentrer dans l’établissement sans l’emploi d’un badge. Tout naturellement nous avions demandé un contrôle à travers les badges. La direction refusant au prétexte que cela mettait en cause l’atteinte à la liberté individuelle. Devant cette situation le syndicat SUD a fait la proposition de la mise en place d’un cahier des entrées et des sorties comme cela existe pour les salariés Renault en CDD et CDI ainsi que les intérimaires, la direction refuse cette proposition en expliquant que cela n’est pas réglementaire. Par contre à une question posée lors de la commission des suivis des prestataires du 17/11/03 : « possibilité de mettre en place un livre de résidents pour connaître quotidiennement le positionnement des résidents » la direction répond : « cette disposition n’est pas envisagée, puisque le contrôle d’accès assure sous l’angle de la sécurité cette fonction ». On ne peut pas dire tout et affirmer son contraire.

C – Par ces motifs

Pour tous ces motifs, nous demandons que la direction soit déboutée de ses demandes.

Pour SUD, pour mettre fin à une situation récurrente et devant la mauvaise foi  évidente la direction nous demandons la désignation d’un expert pour que celui-ci mette en place un outil pérenne dans le temps. A la différence du protocole d’accord à l’amiable du 12/10/2000, constaté par votre tribunal du 22 mai 2001, ou il fait référence à la durée probable des opération d’expertise, nous pensons que la décision de la direction de venir devant votre tribunal repoussent de fait les élections professionnelles au plutôt fin septembre voir courant octobre. Cette période  devrait permettre à l’expert d’assumer normalement sa mission et ainsi mettre fin à une situation récurrente.

 

Des pistes existent, exemple la direction affirmant que le contrôle d’accès (badges) sous l’angle de la sécurité, assure cette fonction. Cet outil est apparemment très efficace, dans la mesure où des salariés des entreprises extérieures ont été interpellés à l’intérieur de l’entreprise par la Police Nationale. Au dire de la direction, ces salariés étaient en situation irrégulière. Cela prouve l’efficacité du système.


 BORDEREAU DES PIECES EN COMMUNICATION DU SYNDICAT SUD RENAULT.

1/ Jugement du tribunal d’instance de Versailles du 21 novembre 2000.

2/ Jugement du tribunal d’instance de Versailles du 28 février 2003.

3/ Décision de désistement du 17 mai 2001 et protocole d’accord préélectoral à l’amiable.

4/ Liste des entreprises sous-traitants février 2003 (475).

5/ Liste des entreprises prestataires contactées (319) et seul 273 ont répondu.

6/ Jugement du tribunal de Versailles du 30 mai 2003.

7/ Lettre de la CGT concernant le suivi des entreprises extérieures.

8/ Compte rendu de réunion de suivi des entreprises prestataires de 14/10/03.

9/ Compte rendu de réunion de suivi des entreprises prestataires de 17/11/03.

10/ Condition d’achat d’ octobre 2003.

11/ « Pas des question sans réponses » documents en direction de la hiérarchie du 23/11/2000 et 1/12/2000.

12/ Flash info du 26/4/2005

 

 





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