Par jugement rendu le 15.09.05, le TI de
Versailles a constaté
l'accord partiel intervenu le 26.07.05 entre la SAS RENAULT,
établissement de
Guyancourt, employeur, d'une part, et d'autre part les organisations
syndicales: CFDT-SMYS, CFE/CGC, FO, CFTC, CGT, à l'exception du
syndicat SUD,
dans le cadre de la médiation ordonnée par
décision en date du 17.06.05 ; il a
constaté également l'intervention de la Loi du 02.08.05
ayant modifié la durée
des mandats des représentants du personnel pour les
élections professionnelles
à venir ainsi que l'accord des parties pour adapter les termes
de l'accord du
26.07.05 conformément à la nouvelle loi applicable,
à l'exception du syndicat
SUD, l'homologation de cet accord ne pouvant dès lors pas
être ordonnée. Le
tribunal a en conséquence ordonné la réouverture
des débats.
Le 19.09.05 les parties se sont
présentées; l'entreprise RENAULT - GUYANCOURT
a demandé la validation des effectifs déterminé
par la Direction de
l'établissement du Technocentre et du nombre de sièges
à pourvoir soit au total
15 pour le comité d'établissement et 60 pour les
délégués du personnel ainsi
que la fixation d'un calendrier des élections, prévoyant
un premier tour de
scrutin le 17.11.05 et un second tour le 01.12.05, tout en rappelant
que
l'inspection du travail avait été saisie en ce qui
concerne la répartition des
effectifs dans les collèges le 15.04 et le 20.05.05. Elle a
précisé que les
mandats des représentants du personnel avaient expiré le
02.06.05 sans qu'un
accord de prorogation n'ait pu être signé.
L'employeur a indiqué que les
organisations syndicales à l'exception
de SUD avaient signé les protocoles d'accord
préélectoraux relatifs au scrutin
de novembre 2005, ces textes admettant une durée des mandats des
représentants
du personnel portée à 4 ans, conformément à
la Loi N° 2005/882 du
02.08.05, "sauf à ce que soit conclu un accord de branche, de
groupe, ou
d'entreprise fixant une durée de ces mandats comprise entre deux
et quatre ans,
comme le prévoit la loi".
Le syndicat SUD a maintenu son
opposition quant aux modalités de prise
en compte des salariés mis à disposition proposées
dans le cadre de la
médiation et reprises par l'employeur, en l'absence de moyens de
contrôle
suffisants des informations retenues par la Direction; il a
également qu'il
n'avait pas les moyens de faire valoir ses arguments lors des
négociations
entreprises au niveau central dans lesquelles il n'est pas
présent.
Le syndicat FO a précisé
avoir obtenu des garanties quant à la
situation des délégués du personnel et ne plus
s'opposer à la mise en place du
processus électoral.
Les syndicats CFDT, CFE/CGC et CFTC
ainsi que la CGT ont souhaité la
tenue des élections.
Toutes les parties présentes ont
accepté la prorogation du mandat des
représentants du CHSCT dans l'attente du résultat du
prochain scrutin jusqu'à
la tenue du grand collège organisée à l'issue de
ces élections.
DISCUSSION :
Restent en débat plus
particulièrement trois points, qui ont été
soumis à l'appréciation du tribunal.
1) La question de la répartition
des effectifs entre les collèges
électoraux relève de la compétence de l'inspection
du travail, saisie sur ce
point, et qui, ayant sursis à statuer dans l'attente du jugement
devant être
rendu par le TI de Versailles, et compte tenu des délais
prévus au calendrier
électoral, va rendre sa décision dans de brefs
délais.
2) Celle relative à la
durée des mandats, qui en l'absence d'accord
négocié au niveau central ou de branche, doit être
la durée légalement prévue
pour les nouveaux scrutins professionnels intervenant depuis le
03.08.05, soit
quatre ans.
3) Enfin, le point en litige devant le
TI de Versailles est celui des
conditions dans lesquelles peuvent être pris en compte les
salariés mis à
disposition par les entreprises extérieures.
Il convient sur ce point de se
référer à l'accord conclu avec la
majorité des organisations syndicales représentatives
dans l'entreprise le
26.07.05 sous l'égide de M. BRENNEUR, médiateur
désigné judiciairement, dont
les propositions sont conformes aux textes en vigueur et aux conditions
de mise
en place et contexte propres à l'établissement de
GUYANCOURT. Il était prévu
que :
"Le contrôle des effectifs des
sociétés sous-traitantes
s'effectuera sur la base des données mises à disposition
des organisations
syndicales représentatives (liste des prestataires
établie par la direction des
achats, plans de prévention et réponses apportées
par les sociétés prestataires
concernant leur personnel présent sur l'établissement de
Guyancourt"
et que
:"Les
sociétés
prestataires seront de nouveau interrogées, s'agissant de leur
effectif présent
au jour de l'élection, afin de déterminer les listes
électorales. En revanche,
l'effectif retenu pour la détermination du nombre de
sièges sera celui
déterminé dans les protocoles d'accord soumis à la
signature des organisations
syndicales représentatives le 22.04.05.
La direction de l'établissement
s'engage à compter du mois d'avril
2006, à remettre mensuellement aux élus du comité
d'établissement un document
précisant pour chaque société prestataire le
nombre de leurs salariés intervenant
sur l'établissement (sans proratisation liée au temps de
présence).
Enfin, à l'occasion de prochaines
élections professionnelles de l'établissement….,
il sera remis aux organisations syndicales représentatives, dans
le souci de
leur remettre un moyen de recoupement complémentaire, un
document (Base des
Sociétés Prestataires) récapitulant la liste des
entreprises prestataires et le
nombre de leur salariés présents (sans proratisation
liée au temps de présence)
sur l'établissement au cours des douze mois
précédant le jour prévu pour les
élections. Ce document sera établi sur la base :
- de la liste des entreprises
prestataires établie par la direction
des achats ;
- de la liste des plans de
prévention ;
- des badges sollicités par les
entreprises prestataires pour leur
personnel intervenant sur le site.
Enfin que :
A compter des prochaines
élections professionnelles, il sera mis à la
disposition des organisations syndicales représentatives sur le
site d'
Aubevoye, la liste des sociétés prestataires
interrogées sur leur effectif
présent sur le site, ainsi que les réponses
apportées par ces sociétés.
Il est constant que la prise en compte
des salariés mis à disposition
étant une notion dégagée récemment par la
jurisprudence, les outils de prise en
compte de ces effectifs notamment informatique ne sont pas encore
définis; l'employeur
doit être incité à tout mettre en oeuvre pour
répondre à l'interrogation
légitime du syndicat SUD.
En ce qui concerne le calendrier des
opérations électorales il y a
lieu de se reprendre les propositions contenues dans l'accord du
26.07.05, eu
égard à l'urgence de tenir les élections
professionnelles permettant une représentation
effective et démocratique des salariés dans l'entreprise.
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement en la forme des
référés par décision
contradictoire et en dernier ressort :
Vu les jugements rendus par le TI de
Versailles les: 28.03.03 et
28.05.03; 17.06.05 et 15.09.05 ;
Vu le protocole d'accord du 26.07.05 ;
Constate que l'inspection du travail a
été saisie de la question
relative à la répartition des effectifs entre les
collèges ;
Constate l'application de la Loi n°
2005-882 du 02.08.05 en ce qui
concerne la durée des mandats des représentants du
personnel pour le scrutin
devant se tenir au sein de l'établissement de Guyancourt de la
SAS RENAULT sauf
à ce que soit conclu un accord de branche, de groupe, ou
d'entreprise fixant
une durée de ces mandats comprise entre deux et quatre ans,
comme le prévoit la
loi ;
Dit que les conditions de prise en
compte des salariés mis à
disposition seront celles négociées et prévues par
l'accord en date du 26.07.05
;
Valide les protocoles d'accord soumis
à la signature des organisations
syndicales le 07.09.05 pour le surplus notamment en ce qui concerne le
calendrier des opérations électorales ;
Dit que premier tour du scrutin devra se
tenir le 17.11.05 et le
second tour le 01.12.05 ;
Déboute les parties du surplus ;
Ordonne la transmission d'une copie de
la présente décision à M.
l'Inspecteur du Travail (St Quentin en Yvelines) ; M. Franck MICHEL,
administrateur provisoire du comité d'établissement,
désigné par ordonnance de
référé rendue par le TGI de Versailles le 27.06.05
; M. BRENNEUR, médiateur ;
Rappelle que la présente
décision est rendue sans recours s'agissant
d'une question relevant du contentieux préélectoral sauf
devant le juge de
l'élection sous réserve d'accords particuliers ;
Rappelle que la présente
décision est sans frais.
Ainsi jugé et prononcé
à l'audience publique de ce jour.
|